mercredi 8 juillet 2009

Diplôme : les examens.

Alors alors alors, que ne vous ais-je pas encore raconté ?

Eh bien les examens et le séjour à Paris voyons !!


Commençons par le commencement.
Les cours :
Je n'ai pas pu les suivre finalement. Je n'ai fait que les deux premières leçons de philo (leçons d'environ 20 pages chacune quand même hein). Je n'ai même pas eu le temps de les envoyer à la correction, trop tard ils n'auraient pas pu les corriger.
Pour les autres matières, français, anglais et espagnol, je n'ai même pas ouvert les livres. Sont tout neufs encore.

Ce qui fait que le jour de l'examen approchant, je me suis posé beaucoup de questions sur le bien fondé d'un tel voyage (environ 600 km je crois) pour aller rater un examen à Paris.

Ma réflexion a été la suivante :
a) j'ai l'argent du voyage
b) aller rater l'examen, c'est quand même voir comment ça se déroule et avoir une solide expérience pour le repasser l'année prochaine sans peur.
c) aller à Paris, ça veut dire aller chez Poulette et ça, ça vaut tous les efforts du monde.

Décision :

ET COMMENT QUE JE VAIS Y ALLER !!!!!!!


J'ai trouvé des billets de train pas trop cher mais il fallait partir bien plus tôt que les jours d'examen et repartir bien plus tard ... mais ça, ça m'arrangeait bien.
Donc, j'ai pu passer toute une semaine chez ma Poulette (ma pote pour ceux qui n'ont pas compris) alors que je n'avais que 2 jours consécutifs d'examens. Le truc qui, au départ se présente comme une épreuve mais qui se transforme en vacances d'agrément.

Et grâce à la grève des cheminots, j'ai même dû avancer mon départ pour Paris d'un jour, génial !!
Donc, j'arrive le lundi soir, on fait plus ou moins la fête et on se couche super tard.
J'ai passé des moments merveilleux avec mon amie et son homme. Nous avons beaucoup parlé, elle et moi sommes allés à plein d'endroits tous plus magnifiques les uns que les autres. (dont un château qui était une pure merveille)
Et mon amie a réussi un exploit que personne avant elle n'avait réussi sur moi : me permettre enfin de m'accepter et d'accepter l'idée que je puisse être plus intelligente que je n'ai osé l'imaginer.
Toute ma vie ou presque je me suis cru stupide. Elle, elle est la seule qui ait su trouver les mots et les arguments pour que je puisse enfin entendre que non, je ne suis pas stupide et qu'au contraire, on peut penser que j'ai une certaine intelligence. En tout cas elle m'a convaincue d'une chose, c'est que je suis bien plus cultivée que je ne croyais et que j'ai une bonne logique de réflexion, en général.

Comme ça m'a fait du bien ça !!


Alors ça déjà, c'était un point très important pour mon avenir et ça m'a permis de rentrer chez moi avec le coeur léger. Même que durant tout le chemin de retour dans le train, j'avais un sourire béat sur les lèvres. Trop bons ces moments.


Les épreuves maintenant.
Le DAEU, comme je l'ai expliqué dans d'autres post, c'est un diplôme universitaire, qui est l'équivalent du BAC.
Comme moi j'ai choisi l'option A, c'est donc un DAEU littéraire que j'ai passé. DAEU signifie Diplôme d'Accès aux Etudes Universitaires.


Le premier matin, nous nous étions couchés assez tard la veille (surtout moi en fait, elle, elle m'engueulait mais j'avais toujours de quoi me tenir éveillée quand même).
Le premier matin disais-je donc, j'ai passé l'épreuve de philo.

Dès la fin de la première heure, un quart de la salle est sorti. Moi, en les voyant abandonner, j'ai pris peur. Je me disais, si eux, qui ont eu cours toute l'année abandonnent, que vais-je faire moi ? Surtout que la première demi-heure, c'était le vide intersidéral niveau inspiration.
Mais ensuite, tout est venu de soi-même. Les mots glissaient tous seuls et au bout des 4heures et demi, j'étais vidée physiquement, mais heureuse. J'avais pris un réel plaisir à réfléchir à la question et à transcrire mes pensées pour que mes profs correcteurs les lisent. C'était drôle, je pensais à eux à chaque épreuve... à comment ils allaient percevoir et comprendre mes écrits.
La philo, y a pas à dire, j'ai ADOré ça.
J'en suis sortie sans savoir si j'avais bien travaillé ou non, mais avec le sentiment que ça ne devait pas être si mal que ça, malgré tout. Je n'étais plus aussi sûre de me planter qu'avant d'entrer dans la salle. J'avais toujours entendu dire des bacheliers qu'alors qu'ils avaient de bonnes notes en cours de philo, ils s'étaient ramassés lors de l'examen dans cette matière et que les 4, 5 ou 6 sur 20 n'étaient pas rares. De quoi sortir de là avec une absolue incertitude quand aux résultats que j'en obtiendrais quoi ...


L'après-midi c'était Espagnol.

Là comme on dit, j'ai flippé ma race.
J'ai lu le texte à travailler, et je n'en ai pas compris tous les mots. J'ai fait des déductions pour m'en sortir. Le texte portait sur la lutte contre le tabagisme en Europe et après avoir répondu à des questions et traduit quelques phrases, nous devions faire un texte, exemples à l'appui, de 200 mots (si je me souviens bien). C'est pour cette partie là que nous avions droit à un dico, ce qui m'a sauvée.

En tout cas, au bout de 4 heures d'épreuve, je me suis débrouillée en utilisant les mots du texte d'études pour bidouiller et ne pas trop me ramasser sur cette matière. Moi, je trouve que le bidouillage c'est un peu de la triche quelque part. Quelqu'un m'a dit que non, que c'est justement ça qu'il fallait faire. Bon, s'ils le disent ...
Je suis sortie de là sans savoir si j'avais fait un carnage ou si je m'en étais bien tirée.


*******

A la fin de cette première journée, quand je suis sortie de l'enceinte de l'école, je me sentais comme sur un nuage, épanouie.
J'avais l'impression que dans une salle de classe, à écrire et à penser, j'étais dans mon élément. Chez moi. Y en a qui se sentent dans leur élément quand ils sont dans l'eau, ben moi c'est quand je suis à l'école... Drôle de fille non ?

*******


Le lendemain, j'avais déjà un peu plus peur. C'était Français le matin et Anglais l'après-midi.
4 heures à chaque fois... ou peut-être 4 heures et demi pour le français.

Alors là, pareil : la première demi-heure, le blanc total... J'ai pensé aux écrivains qui se plaignent du syndrome de la "page blanche", j'avais tout pareil et j'ai compris l'angoisse que ça peut procurer.
Mais je me suis dis que peu importe si je ne devais rien pouvoir écrire, je ne sortirais pas de cette satanée salle de classe avant la fin officielle de l'épreuve.

J'ai choisi de faire une explication de texte sur un extrait de "madame Bovary" de Flaubert.
Et là, quand mon inspiration est arrivée, ça a été un plaisir inexplicable. Vraiment, ma joie, mon plaisir à chercher, trouver et exprimer des choses est d'une puissance dont je ne reviens pas encore.

Ce qui était très marrant, c'est que lorsque j'avais lu ce passage du livre, je m'étais demandée pourquoi l'auteur allait si loin dans une description qui me paraissait d'autant plus inutile qu'il n'a plus été question de ces choses décrites dans le reste de l'histoire.
C'est en faisant l'explication de texte que j'ai compris. Alors j'ai noté ce que je comprenais, et plus j'écrivais, plus je me souvenais que c'est exactement ce que le prof avait souligné sur Flaubert lors de mon premier (et seul) voyage d'études à Paris, en janvier.
Pour ceux qui se souviennent, c'est ma Poulette qui m'a offert le billet de train pour le voyage de janvier. Donc, c'est en grande partie grâce à elle que tout ça a été possible et que j'ai pu ne pas être rongée d'angoisse à propos de mon examen de français.

Comme j'ai aimé, mais comme j'ai aimé cette épreuve là. Rien que d'y penser, je sens encore le bonheur m'envahir.
Merci ma Poulette, tu as changé ma vie.


La deuxième après-midi par contre, c'était anglais et là, j'en ai bien bavé.
J'ai fait tout ce que je pouvais. J'y ai mis toutes les forces qui étaient en moi pour être calme et pour ne pas lâcher le morceau.
Donc, comme à chaque fois, la première demi-heure : vide intersidéral.

Et puis après, ça a commencé à venir tout doucement, mais de plus en plus surement.
A la fin, pareil, il fallait un très long texte inventé. Le sujet que j'ai choisi était "un truc incroyable qui m'est arrivé la nuit dernière".
Alors j'ai inventé une histoire de fantôme en faisant bien attention de tourner les phrases de façon à utiliser les mots que je connais le mieux et éviter de me planter.
Au final j'ai trouvé mon texte assez amusant, mais je ne savais pas du tout si j'allais obtenir une note acceptable ou pas.


Après cette matière là c'était : VACANCES !!!!!!

Bien sûr, l'angoisse des résultats a été en moi tout le long après ces examens, mais j'avais un atout de taille pour ne pas trop criser : l'année prochaine, de toute façon je le repasse et je l'obtiens.

Et puis après tout, je suis déjà fière de moi pour une chose : malgré tout ce qui m'est arrivé durant le temps d'apprentissage qui m'était imparti, c'est déjà énorme d'être allée passer l'examen coûte que coûte.
J'ai pas lâché le morceau, je suis allée jusqu'au bout de mon projet, sans peur et sans reproche .... uhuhuhu mais je suis un vrai CHEvalier ma parole !!!!

Bon allez j'admets ? C'est vrai, j'ai eu beaucoup de chance tout au long de ce parcours. Et le soutien inébranlable et sans condition de mon amie, ça m'a donné une force et une volonté capables de renverser des montagnes s'il avait fallu.


J'en suis bien heureuse.

1 commentaire:

  1. J'ai hâte de savoir tes résultats hihihi.. Tu sais que tu t'en sorts très bien aussi??

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