mercredi 5 novembre 2008

Des pistes, en vrac.

Alors commençons par le dire tout de suite : je suis un cas.
Je suis bizarre, j'ai une sale tête, un caractère plutôt colérique, et j'ai souvent l'air de tirer la gueule.

(En plus de ça je suis moche, parce que j'ai 10 ou 15 kilos de trop et que comme je ne suis pas très grande, ça fait pop corn qui a explosé ou tonneau avec une mégère dedans. Le truc très moche)

Oui, ça va, je sais que si je me remettais à courrir, les kg pourraient disparaître, et que si je buvais moins de c.c. (pour ne pas citer une marque bien assez riche comme ça), je m'en rajouterais pas autant des kg.
En plus si je bougeais plus, pareil -mais là c'est trop tôt pour aborder le sujet.

Au fait, j'arrive tout près de la quarantaine.
(Alors oui ça va je le sais, je dois me bouger rapidement, si je veux pas atteindre les 60 ans avant de me remettre enfin au sport.)

Bon !!



Alors, ... pour colorer un peu le tableau, parce pour l'instant ça paraît bien glauque, je vais ajouter d'où je viens.
(np* j'aurais dû préciser en titre que j'allais pas faire dans la nuance)



Mon père, artisan, employant un langage très correct, diversifié et très souvent juste. Le gars super sympa, mais un peu nerveux. Et super susceptible. A cheval sur ses principes, travailleur, mais intransigeant. Prêt à DESCENDRE son entourage dès que l'entourage en question a un truc qui cloche.
Souvent le membre de l'entourage qui avait un truc qui clochait, c'était moi.

Bon, ok, je faisais beaucoup de conneries. Mais des conneries sympa (sauf une ou deux).
Mais il ne me facilitait pas la vie faut dire. En réalité j'ai toujours été une gentille et assez responsable, pour mon âge. Il comptait bien sur moi pour garder ma petite soeur et faire la vaisselle déjà. Alors oui, comme on étaient toutes seules, on foutait un peu le bordel (y faudrait voir notre chambre et parfois le salon pour y croire), mais on était vraiment petites : elle avait environ 3 ans et moi 6 et demi ou 7.
Il aurait dû déjà remercier le ciel qu'on ne se mette pas en danger et me féliciter moi de toute la protection que je mettais sur ma petite soeur !
PFF il n'en avait aucune conscience. Il ne voyait que mes erreurs ou mes conneries de gamine.
Moi ça me mettait la pression (mais ça je suis sûre que ça a commencé avant même que je sache marcher)
J'avais tellement peur de mal faire les choses, que quand il était là, j'étais super maladroite. Je ratais tout, mangeais salement, n'avais pas des gestes sûrs et rapides.
Il n'aimait pas du tout et me le faisait remarquer.

Il ne me battait pas hein, pas du tout.
Il y a bien eu quelques raclées, qui duraient longtemps (c'est ça qui faisait chier), mais bon, la grande majorité était justifiée. Ce qui me blessait moi, en fait, c'est que la raclée, elle était parfois disproportionnée par rapport à la réalité de ce que j'avais fait, les circonstances dans lesquelles j'avais "failli".
Je faisais parfois des bêtises, mais souvent je faisais au mieux pour réparer des situations critiques, dans lesquelles ma petite soeur (qui se faisait un malin plaisir de ne pas m'obéir) nous mettait.
Surtout qu'elle avait compris, (pas bête hein, malgré son âge la fille, trop maline même) que quand il y aurait une connerie de faite, ça allait être moi qui allait ramasser.
Elle, "elle était trop petite", c'était à moi de la veiller, je suis la grande !


Et puis elle était parfaite, de longues boucles et un beau visage, les yeux de la bonne couleur, qui dance bien, qui chante bien, qui chante en anglais !!!!!!!!! (chewingwing a bi dou chi doïni ... si, c'est de l'anglais)
Et en plus ELLE MANGE PROPREMENT !!!!! Alors faut prendre exemple sur elle !!

Donc voilà quoi, ça donne une petite idée de l'ambiance.



Ah ouais, j'ai oublié. La petite soeur en fait, depuis, notre fratrie c'est encore agrandie de 1 + 2 frere et soeur surprise, en deuxième partie de vie. Eh bien, les trois autres et moi sommes tous d'accord pour le dire : la petite soeur dont il est question ci-dessus, est réellement méchante parce que jalouse des autres, et donc, secrete d'elle-même, renfermée, méfiante et revancharde.

Ah elle était chouette ma vie de grande soeur-baby sitter !




Enfin... Ca encore c'était sympa !
C'était le coté paternel.
Mais si on a un père, on a aussi une mère !!!


Bon, une maman c'est vrai c'est génial, surtout quand on est tout petit, ça nous prend dans les bras, ça nous berce, ça nous console et ça nous encourage. Et même plus grand, une maman ça nous aime et ça nous fait grandir en essayant de nous épanouir du mieux qu'elle peut.

Mais parfois, une maman, ça peut se transformer en mère. Et des mères, il y en a de toutes sortes.
Des calines, des possessives, des sévères et des douces... De toutes sortes.


Alors voilà, parmi toutes les sortes, on en trouve une parfois qui est immature, ça arrive.
Ou alors avec une maladie mentale, ça arrive ça aussi.
Beh voilà, la mienne, elle devenait par moment, puis de plus en plus ensuite, totalement immature, mais qui se croit pourtant au top.
Qui se prend pour une mère au top du classement, mais qui a envie de vivre elle aussi pendant qu'elle est jeune.

Remarque, nous les gosses on aurait pu faire avec, après leur divorce. Moi j'en avais vu de belles, avec elle durant la séparation, donc je commençais à savoir encaisser (je devais avoir 10 ou 11 ans déjà) donc j'étais devenue plus réfléchie et je tenais bien la route.

Mais ce qui a fait la différence, c'est ce que nous, père et fratrie, avons diagnostiqué chez elle.
La Mitomanie.
La vraie, celle où l'on s'invente un personnage flamboyant et admirable, et qu'on va jusqu'à croire soi-même une bonne partie des mensonges qu'on invente.
Y croire dur comme fer !
Toute personne, famille ou pas qui viendrait remettre en question la véracité de cette vie imagino-véccue* devient un ennemi qu'il faut absolument sortir du champ de vision. Quitte à le diffamer de la manière la plus dégueulasse qui soit (ben voui, c'est un monstre, faut pas oublier). J'exagère presque là, il faut préciser que la représaille est quand même ciblée bien sûr. Elle n'agissait pas sur ses enfants comme elle agissait sur un ennemi extérieur !

Sur ses enfants elle n'allait pas jusque là ... elle avait d'autres moyens bien moins fatiguants à portée ... d'esprit.
Elle non plus ne nous a jamais battus.
On a eu quelques raclées, toujours méritées. Elles étaient rares, fortes, parce que bien méritées, mais pas trop longues. Donc, rien à redire.
En plus elle était aimante, elle aimait rire et nous voir rire. Joyeuse, danceuse (le disco, ben ouais).
C'était quand même vraiment cool avec elle. Et on l'aimait tous beaucoup. Pour rien au monde on n'aurait voulu être séparés d'elle (avant 16 ans dumoins). Et pour aucun de nous il aurait été acceptable de fuguer pour montrer notre désarrois, car on n'aurait pas voulu l'inquièter elle, et le reste de la fratrie (surtout que là en plus il y avait les 2 petits, qu'on avait eux grace à beau-papa chéri, alors que celui-ci ne vivait pas chez nous. Liberté, allocations familiales, vie familiale sur demande, plus sexe à volonté, Maman préferait "rester indépendante").


Et elle avait raison, ça aurait pu bien marcher comme ça. Beau-papa avait ses premiers enfants, donc il acceptait cette idée. Et on était plutôt heureux dans l'ensemble. En tout cas on engloutissait les moments de bohneur à plein coeur, comme pour prendre des réserves.

Ca aurait même très bien marché si elle avait assuré.
Moi j'aurais fait des études, et je les aurais réussies, j'en suis sûre. Mes deux autres soeurs n'auraient pas été à moitié illétrées (la 2ème. La 3ème s'est tirée de justesse de l'illétrisme, parce qu'elle a été enlevée par la DDASS et confiée à mon père).

Ma mère a déliré, elle nous a appris à devenir forts, mais elle a foutu en l'air toutes nos chances de réussir au sortir de l'enfance. Tant sur le plan familial, vis-à-vis de tout le reste de notre famille -père compris, que sur le plan scolaire.
Elle nous a fait vivre dans son monde, en nous racontant des mensonges parfois terrifiants (on allait nous prendre, ou elle allait mourir), quand notre raison pointait son nez et qu'on tentait de démontrer que quelque chose sonnait faux, durant les innombrables discussions que nous avons pu avoir avec elle.


Ouais, ma mère, c'était un cas d'école.
Bon, j'en parle au passé, mais elle n'est pas morte, elle est juste sortie de nos vies. On sait qu'elle ne vit pas loin de chez nous, à 20 ou 30 mn en voiture, j'imagine. Mes soeurs ont vu son dernier appart en date. Encore un plan bizarre.

Moi je ne la vois plus. Meme si parfois, je pense à elle.
Je suis obligée d'apprécier la situation, parce qu'elle est toxique. Elle entre dans une vie, elle y fout le feu en un clin d'oeil. On peut s'attendre à tout de sa part. Du meilleur, comme du plus difficilement supportable. Elle est comme une petite gamine, qui se prend pour un géni.
C'est une grande, elle est magnifique, bourrée de muscles, super forte, et super intelligente.
ELLE EST SUPER INTELLIGENTE !!!!




D'accord, d'accord, Maman, je dis plus rien.


En tout cas moi maintenant, je suis dans la merde.
J'écris, j'écris, je voulais pas trop en raconter, et je fais la totale... puis j'écris la phrase en majuscule ... Et là je me dis que oui, mon problème se situe exactement à cet endroit.

Parce que, moi alors, je suis Qui ? je suis Quoi ?

Je suis issue de ces deux personnes, de leurs gènes.
J'ai construit ma personnalité en me servant de ça, et de l'univers dans lequel ils m'ont faite évoluer. Donc je suis certainement comme eux !
Avec des nuances, puisque j'ai évolué dans plein d'autres univers depuis, et que j'ai glané des valeurs de-ci, de-là, j'ai vu d'autres exemples, j'ai pu analyser et me donner une opinion, puis des devoirs. J'ai grandi quoi.


En fait, je me suis construite une personnalité, non, je l'avais en moi ... une ligne de conduite. Oui c'est ça, une ligne de conduite, et je suis fière des valeurs que j'ai depuis mon adolescence.
Je tiens à une chose, c'est à être une personne d'honneur. Pour moi. Pour mes vieux jours, pour mon âme aussi. Je veux me sentir propre de l'intérieur. J'ai le droit à l'erreur, mais je dois toujours faire de mon mieux, en conscience, pour bien me conduire vis-à-vis de moi-même, et surtout, envers autrui.
Je me dis que Honneur et Respect, c'est la moindre des choses si l'on veut tenter d'être une bonne personne sur Terre.

Je pense que nous sommes un tout, et que le bien que chacun fait, tout comme le mal que chacun fait, est comme mis en balance, et règne sur l'Humanité. Ainsi, plus je ferai du bien, plus j'aurais participé à embellir l'humanité. Même le plus petit geste peut avoir de l'importance, dans la vie d'autrui.


Pas peur ! Je fais pas ma gourou ! je suis sûre qu'on est des tas à penser comme ça.

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