lundi 24 novembre 2008

Il est génial, fait chier

Ah ! Ces maris, ce sont de sacrés numéros quand même hein !

Le mien, que je surnomme ici Môssieur, tant affectueusement que colériquement, il m'en cause du dilemne bien cruel !

Lors de son retour à la maison, il m'a vue et entendue téléphoner à l'assistante sociale de la région, et lui dire que je voulais partir de la maison avec mes enfants.
Il a bien vu que j'étais sérieuse et décidée.
Bien sûr, ça l'a rendu triste, inquiet, et ça lui a donné bien à réfléchir.

Je suis allée à mon rendez-vous et j'ai parlé pendant environ deux heures avec elles (elles étaient deux). J'ai pris des renseignements et elles m'ont proposé, si la situation est critique, de partir en foyer avec mes petits. Il faut dire que j'étais vraiment dans un sale état.

Moi, j'ai décidé de ne pas choisir cette option, parce que partir, Dieu sait où dans la France, du jour au lendemain, changeant mes petiots d'école, de ville, et d'environnement, ça me paraissait trop brutal ...
Ceci bien sûr ne tient que si Môssieur se conduit correctement et ne nous fait pas la misère.

Or non seulement il ne nous fait plus du tout la misère depuis, mais carrément, il se montre génial. Gentil, cool, tranquille et compréhensif.
Il prend sur lui pour supporter ses manques (qui paraît-il peuvent apparaître jusqu'à 6 mois après arrêt total de consommation).

Moi, évidemment, je n'ai aucune envie de maintenir un climat de guerre à la maison. Ni pour moi, ni pour lui (car la guerre alimente ses effets de manque), et ni surtout pour les enfants, qui aspirent et ont droit au calme dans leur foyer.
Donc, l'entente est cordiale, et même, agréable.

Et moi mon mari, je l'aime en fait. Alors j'apprécie particulièrement de retrouver mon vrai mari, celui qui n'a pas le cerveau embué par la came et qui ne se conduit pas en gros con.
Alors, autant le dire, c'est d'autant plus dur de partir dans ces conditions !


Et pourtant, j'en ai envie. J'en ai même besoin.
Et puis surtout, j'ai envie de m'assumer, d'assumer mes enfants, et de voir de quoi je suis capable, seule dans ma maison avec mes petits.
Je sais que je les élèverai mieux toute seule, mais Dieu que le pas est difficile à faire !

Et puis surtout il n'y a pas que ça qui entre en ligne de compte.
Il y a noël qui approche, et nous n'avons pas les moyens d'aller faire des dépenses supplémentaires maintenant.
A vrai dire, nous sommes fin novembre et nous n'avons toujours pas perçu le moindre centime des assedic pour Môssieur. Ce qui fait que pour noël, nous n'avons toujours rien à offrir à nos petites créatures.
Et là, c'est la trouille.
On n'a pas payé le loyer depuis 3 mois maintenant, et je me demande bien ce que nous allons pouvoir mettre sous cet horrible sapin artificiel que nous avons depuis des années.

Lui, il a la trouille au ventre pour l'argent, pour noël bien sûr, mais aussi pour manger chaque jour qui passe.
Là, ce matin, on a été obligés de piller les tirelires des garçons, on en a sorti 19 euros en tout.
On ne va pas aller loin avec ça.

Du coup, Môssieur qui allait bien mieux, fait une crise de manque assez forte depuis deux jours.

Moi, en parfaite peste que je suis (non, je dis ça pour rigoler, mais je trouve en vrai que j'ai raison), je ne lui donne pas "le droit" d'être malade.

Enfin si, il peut être malade, mais il ne faut pas qu'il s'en plaigne auprès de moi, car s'il en est là, c'est bien sa faute.
Alors il encaisse (tient ! ça change, avant c'était moi qui encaissais), il fait avec et il se remonte autant que possible.

Alors voilà quoi ! Je le vois prendre enfin ses responsabilités vis-à-vis de sa dépendance, et ça me soulage grandement.
Dur dur n'est-ce pas de se dire : je dois partir ... quand notre mari ne nous pourrit pas la vie !

D'ailleurs il n'y a pas que noël et le manque d'argent qui m'empêche de partir tout de suite.
Il y a le fait que je ne puisse pas prendre d'appartement dès aujourd'hui, puisque je n'ai pas de revenu.

Et pourquoi n'ais-je pas de revenu ?
Parce que, en plus de cette satanée crise financière qui met ma région (industrielle) en crise du travail, je suis en train d'élaborer mon projet professionnel.
Un projet assez ambitieux, pour lequel je passe énormément de temps en recherches d'infos et surtout, en recherche de financement...


Du coup, une chose, plus une autre, plus encore une autre, je n'ai toujours pas envoyée ma lettre au juge des affaires familiales pour lui demander l'autorisation de quitter le domicile conjugal avec mes enfants.
Et comme Môssieur ne m'énerve plus, et la fatigue aidant (une fatigue très intense qui m'anéantie), je remets toujours au lendemain la mise au point de cette lettre, et je laisse passer les jours, doucement, mais surement.


Arfff, je n'arrive pas à y croire ... Je suis là, en train de me plaindre que mon mari ne m'emmerde pas.
C'est un comble quand même !


Enfin, lui, souvent, croit que je vais rester finalement, et moi, pour ne pas lui donner de faux espoirs, je lui rappelle que si, j'ai toujours bien l'intention de partir, mais que je me donne simplement le délai de cette fin d'année, et de la mise en place de mon projet pro.

Visiblement, il n'a pas l'intention de me mettre des bâtons dans les roues, et je peux espérer (bien que je me méfie, j'ai trop vu l'expérience des autres femmes) que la séparation se fasse dans de bonnes conditions, niveau relations co-parentales.

A noter quand même : je parle, et je visualise une séparation de corps, mais je n'envisage pas du tout le divorce, pour l'instant. Je me dis que peut-être, dans un an ou plus, si je reprends confiance en lui, et que je ne prends pas trop goût à la liberté, on pourra revivre ensemble, et sauver notre mariage ainsi que notre famille.

Quoi qu'il en soit, si il continue de se conduire en homme, et en père digne de ce nom, les choses pourront être moins difficiles pour nous et pour les enfants lors de cette nouvelle vie.

Nous verrons bien. Et comme on dit : aide toi, et le ciel t'aidera.

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