dimanche 9 novembre 2008

Mon problème

Enfin, mon problème principal, à la base, celui qui a fait que je sois ici, à écrire sur un blog.

Mon mari a une (ou plusieurs ?) dépendance. Je vous passerai les détails sur la dépendance en question, ses objets et ses bases.
La seule chose d'importante à savoir, c'est que ces bases sont profondes, et que par conséquent il n'a pu se construire correctement.
Aux âges où l'on est insouciant, lui ne l'était pas.

Il est une personne d'une profonde gentillesse. Mais sa gentillesse, finalement, est le point le plus fort de sa personnalité. Tout le reste, sa force, son auto-détermination, et donc sa volonté, il les a anhililées
C'est comme ça qu'il a pu grandir avec ce qu'il avait à souffrir. C'est devenu sa façon d'être.
Il n'impose pas sa volonté aux autres, et surtout il ne se l'impose pas à lui-même.
Il ne veut pas faire de peine, ou vexer, quelqu'un d'autre. Il préfère encaisser, lui.
Mais du coup, il ne se réalise pas, en tant que personne, et il en souffre.

Il se laisse aller, et me laisse aller. Du coup il ne tient plus correctement son rôle de père et de mari.
En apparence, si. Il à l'air du père parfait, du mari parfait. Tout le monde dit que cet homme vaut de l'or.

Oui, c'est vrai, mais d'un autre coté, à l'intérieur de la maison, c'est devenu n'importe quoi.
L'éducation des enfants ? Si moi je ne mets pas d'autorité, mes enfants se transforment en terroristes. Mais il faut une autorité stricte, et énormément de tendresse et de douceur en même temps.
En réalité, ce qu'il leur faut à mes enfants, ce sont des repères fixes, des horaires régulières et beaucoup de tendresse et d'amour.


Mais nous, on est devenus des clochards. Et j'en ai l'exacte même part de responsabilité que lui.
Notre relation m'empêche de dormir. Moi, j'ai des activités nocturnes, depuis au moins 10 ans.
Je me calme la tête sur l'ordi, ou dans des livres, ou en écrivant, sur des feuilles ou des cahiers, qu'après je perds.

Enfin bref, toute mon activité cérébrale se met en marche la nuit, et rien ne peut m'arrêter.
Parfois, il m'arrive même de faire des 36, 48 heures sans dormir, pour rattraper le rythme de la société, en m'endormant comme une masse, le soir, comme tout le monde.

Ce qui fait que la journée ....
Alors oui, bien sûr, on fait le minimum. Mais c'est un minimum quoi.
Les enfants mangent et sont propres, mais pas leur environnement. Il y a des tonnes de linge en retard de repassage, et leur chambre est comme une décharge de jeux et jouets.
La maison n'est pas entretenue comme elle devrait. Il y a des cartons entassés dans chaque pièce de la maison, et nos placards n'ont de "rangement" que le nom, car chacun d'eux, dans chaque pièce, a au moins une chose qui déconne, au niveau des portes, minimum.


On est découragés car ça nous prend une énergie folle à essayer de rattraper notre retard. Et rien n'est organisable de façon durable, donc ça tient 2 jours, à tout casser. Après, il y a toujours quelque chose qui vient enrailler la belle machine. Ca va de l'étagère d'un placard qui flanche, et ruine des heures de repassages, ou le lavabo bouché, ou la machine à laver qui veut sa retraite, ou une coupure d'électricité.... Des raisons techniques il y en a toujours, et des tas. Mais la meilleure, celle qui revient le plus souvent, c'est une bonne engueulade, bien expansive, pleine de révolte, d'incompréhension, de désespoir, finalement.

Moi, ces engueulades là, elles m'épuisent, vraiment.
Physiquement et moralement.

Après je ne peux plus rien faire, j'en ai plein la tête, je dois réfléchir à tout, tout analyser pour chercher une solution, alors que la solution à notre problème, tel qu'il est donné, je ne l'ai pas.
Il est le seul à l'avoir.

Un "problème de couple" !
C'est dingue de voir comment les gens simplifient tout à "un problème de couple".
Tu demandes de l'aide à la famille, c'est leur membre, il peuvent lui faire entendre raison, ou que sais-je ? Mais non, eux, ils préfèrent te foutre des bâtons dans les roues, en te mettant tout sur le dos, plutôt que de devoir accepter que son traumatisme remonte à loin et qu'il faut mettre des mots sur les maux.

Ils veulent surtout pas. Remarque, en même temps, ils ne PEUVENT pas, surtout maintenant !
On ne salit pas un défunt.

Ce qui m'a révoltée cette fois, c'est qu'on en avait déjà parlé en famille, il y a des années, quand il y avait encore un petit quelque chose à faire. A part la personne concernée, avec qui il n'a pas été possible d'en parler, en raison de son âge ... mouais, moi je dis qu'il aurait fallu lui parler.
Bref, ce qui m'a révoltée cette fois, c'est donc que sa famille était plutôt au courant de ce qu'il faisait, et pourquoi il le faisait. Ils n'auraient donc pas dû me traiter moi comme une mauvaise épouse (qui l'a laissé crever comme un chien et n'a rien fait, toutes ces années pour l'empêcher de se détruire), au plus fort de la grande crise que nous venons de traverser.


Putain !
Si elles savaient, elles me demanderaient pardon.
Je dis elles, car les membres masculins de la famille, eux, ils savent bien ! Ils ont tous traversé la même chose que lui, et il semble que la moitié ne s'en est pas encore sortie.
Eux aussi, ils l'ont "laissé crever". Il n'y avait que le temps, ou l'hôpital, dans lequel maman a envoyé son fifils, le jour àù je l'ai déposé chez elle.
A l'hôpital, ils ont dit : "Ben nan, faut attendre, c'est tout. Nous, on veut bien vous garder la nuit, mais sur un brancard dans le couloir. Demain matin, à la première heure vous rentrez chez vous."


Mais bon, moi j'ai refusé de le reprendre à la maison. Je n'avais déjà pas accepté qu'il fasse voir CA à ses enfants, le jour où je l'ai déposé chez sa maman, je n'allais pas accepter qu'il revienne le lendemain, juste parce qu'il sortait de l'hôpital.
Moi, de toute façon, j'avais suivi par téléphone son hospitalisation en direct, avec ses médecins. Donc je savais qu'il n'allait pas mourir, et qu'il n'avait ni cancer, ni rien de mortel.

Elles, elles veulent défendre leur cher et tendre petit ?
Moi je protège mes enfants.
On ne joue pas dans la même cours là, moi c'est du haut niveau. Je garde mon rôle, envers et contre tous.


Alors franchement, je me marre, quand la soeur, ou ses filles ont le culot de venir me dire ce que je peux faire, ou dire à mes enfants !

Au nom de quoi, elles, ou même les femmes des frères, s'estiment capables de me dire à moi, comment on élève, et protège ses enfants ?


Parce que je dis ça comme ça, mais je sais ce que je fais ! Tout comme j'ai conscience de ce que je ne fais pas, et de pourquoi je ne le fais pas.

La raison pour laquelle je ne me sens pas trop coupable de mal faire, c'est que je SAIS que si j'étais seule avec mes enfants, j'assurerais, et assumerais tout ce que j'ai à assumer.
Dès qu'il n'est pas à la maison pour un journée entière, ou mieux encore, pendant une semaine, comme il y a des année, lors de sa cure, alors tout change à la maison. Ca roule, dans le calme et sans tergiverser.
Chacun de nous sait ce qu'il a à faire, et le fait. Efficacement.
C'est trop cool.

Heureusement pour moi qu'il y a eu ces épisodes !
Ce sont les seules preuves que j'ai me disant que je ne suis pas une incapable, et que je peux réussir à bien élever mes enfants sans lui. Mieux qu'avec lui, s'il ne change pas.

Et il ne changera pas.

Alors voilà.
Je n'ai plus envie.


Seulement il y a des évènements dans notre vie familiale, et dans la vie professionnelle de chacun des membres du couple.
Déjà, là, il y a noël, y a pas d'argent, alors c'est pas le moment de gaspiller temps, argent et énergie. Voyons noël.

Ensuite, il y a notre conversion professionnelle respective, qui intervient justement maintenant.
Suis-je bien en état psychologique de réfléchir à une chose d'une telle importance que la séparation, ou le divorce ?
Non, j'ai pas le temps, là. Et peut-être qu'il ne ment pas, qu'il a vraiment tout arrêté, et qu'il va assurer maintenant ?

Mais franchement, moi je le sens pas. Il n'a pas tellement changé que ça, même si des choses laissent croire qu'effectivement il ne touche plus à rien depuis 18 jours je crois ...

Je ne pense pas que je lui redonnerai ma confiance.
Un dépendant le reste toute sa vie. Il peut être abstinent, mais reste en danger, toute sa vie.
Il peut rechuter des mois, ou des années plus tard, ou tomber dans d'autres dépendances, puisque sa dépendance exprime un manque.
Ce truc qui manque dans sa vie, il le ressent mais ne sait pas lui-même l'expliquer.

Alors ?
Trop risqué.
Il faut que je réussisse ma vie moi, j'en ai peut-être déjà vécu la moitié, je ne peux plus perdre de temps. La réussite, c'est maintenant que je dois m'en saisir.

Comment je vais faire ?

La ...
La réponse viendra progressivement. Déjà les grandes lignes se dessinent.
A moi d'oser sauter dans le vide maintenant.
Ca fait peur, c'est très dûr. Je ne sais pas si je vais oser.

3 commentaires:

  1. Pour pouvoir m'en sortir à un moment, j'ai fait abstraction de tout. Pas de liste de pour et de contre, plus de "oui, mais..." J'ai égoïstement pensé à moi et à moi seule.
    Je savais juste une chose; je ne voulais plus vivre ce que je vivais et je ne pouvais compter sur personne. A partir de là......Mais p'tain c'est dur !!

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  2. Merci de ton commentaire. Ca fait plaisir.

    égoïstement ... j'ai souvent entendu dire ça.
    J'ai remarqué que toutes les personnes qui, pour se protéger, elles, et leurs enfants, ont fini par ne plus penser qu'à elles, parlent toujours d'être devenues égoïstes.

    Moi je ne crois pas ça.
    Je suis persuadée au contraire que c'est tout simplement de l'instinct.

    Alors Marie Lo, instinctivement, tu as pensé à toi et à toi seule, parce qu'il fallait que tu sois protégée toi, pour pouvoir protéger tes petits.

    Aujourd'hui tu en es à : Ptain, c'est dur !!
    Moi j'en suis à tain, ça fait peur !!


    Pour nous, entre le jour de "LA crise" et aujourd'hui, il s'est passé environ 10 millions de choses.
    Parce qu'en parallèle à tout ça, nous devons changer de métier.
    Eh oui, tous les deux et en même temps. Ce n'est pas incroyable ça ?

    Donc il faudra que je vienne raconter tout ça.
    Je ne sais même pas par quoi je vais commencer...

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  3. merci d etre passée "chez moi", comme tu dis, mon avocate est plus qu incompétente, mais je n'ai pas les moyens financiers d'en changer malheureusement. Je vois que toi tu galères pas mal, c est sûr que,le choix d'élever tes enfants seule, serait peut être le mieux, sans bien sûr, mettre de côté le père, il a lui aussi sa place. J espère pour toi, que ta situation va s arranger..

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